Une vie politique (1898-1920)
En 1898, Fernand David a 28 ans. Jeune avocat prometteur, fervent défenseur de la démocratie et figure de proue d'une nouvelle génération de républicains, il remporte les élections législatives dans l'arrondissement de Saint-Julien. Proche de la population, il s'attache à répondre aux besoins des habitants d'un territoire rural et enclavé, qui cherche à développer son activité économique, sa qualité de vie et ses réseaux commerciaux avec Paris et la proche Genève.
Reconnu pour sa force de travail et sa présence sur le terrain, Fernand David sera réélu par quatre fois et assumera la fonction de député de Haute-Savoie jusqu'en 1919, soutenant à l'Assemblée nationale le vote de nombreuses lois progressistes dont celle portant sur la séparation des Eglises et de l'Etat (1905) et la loi sur les retraites ouvrières et paysannes (1910).
Avec un engagement profond en faveur de l'organisation ouvrière et de la vie rurale, la carrière politique de Fernand David prend de l'ampleur ; après avoir été à plusieurs reprises rapporteur du budget de l'Agriculture au Parlement, il est nommé en 1912 ministre du Commerce et de l'Industrie du gouvernement Raymond Poincaré, puis ministre de l'Agricultre en 1913, au sein du gouvernement Aristide Briand. Il honorera cette fonction à quatre reprises jusqu'en 1930, inscrivant son action de modernisation de l'agriculture dans la lignée des lois Méline, favorables au monde agricole.
Conscient du retard de la France en matière d'agriculture, Fernand David organise l'enseignement agricole, lutte contre le déboisement et l'appauvrissement des sols, incite à la mécanisation et à la recherche chimique pour augmenter la productivité. Durant la guerre de 1914-1918, il déploie son énergie à organiser le ravitaillement des troupes et de la population.
En 1919, il appuie des mesures de "sursis agricole" permettant aux agriculteurs toujours mobilisés de revenir cultiver les terres. Actif dans de nombreuses associations agricoles et au sein de la Confédération nationale des Associations agricoles, Fernand David ne cesse de se former au contact du terrain. Et il se confronte à une réalité économique de l'après-guerre : l'industrialisation prend de l'ampleur et l'exode rural menace.
La loi du 5 août 1920
Après la Première Guerre mondiale, Fernand David resserre les liens entre le gouvernement - il est alors ministre de l'Agriculture et Sénateur - et la Fédération nationale de la mutualité et de la coopération agricoles (FNMCCA) créée en 1910. En étroite collaboration avec son président Albert Viger, et avec le concours notable de Louis Tardy au sein du ministère de l'Agriculture, Fernand David impulse la création d'un Office national du Crédit agricole, grâce à la loi du 5 août 1920.
Suite à la loi Waldeck-Rousseau (1884) relative à la création des syndicats professionnels, puis à la création des Caisses locales de Crédit agricole en 1894, la loi du 5 août 1920 relative au crédit mutuel et à la coopération agricole intervient pour centraliser et clarifier l'organisation de la coopération agricole. Le tout nouvel Office national du Crédit agricole peut ainsi accompagner l'effort de modernisation de l'agriculture en favorisant notamment les prêts aux petits exploitants et groupements coopératifs qui investissent dans de nouveaux procédés techniques, agrandissent leurs cheptels, améliorant en conséquence les rendements et leur qualité de vie.
En tant que ministre de l'Agriculture, Fernand David préside la Commission plénière de l'Office national du Crédit agricole, qui oeuvre à l'harmonisation législative et vote la dotation de l'Etat au Crédit agricole. Son rôle est donc primordial dans la stratégie nationale de soutien au monde agricole.
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