Exposition virtuelle

Aux origines de la Confédération nationale de la mutualité, de la coopération et du crédit agricoles

Reconstruire et moderniser l’agriculture française

Un nouveau rôle pour les composantes de la CNMCCA

Après avoir activement contribué à organiser le monde agricole sous la forme coopérative et mutualiste pour apporter des solutions aux problématiques de l’époque, la FNMCA se fait plus discrète dans les années 1940… et pour cause, le Régime de Vichy voit d’un mauvais œil cette organisation créée sous l’égide de la République. Cette date de 1940 sonne notamment le glas de la Feuille d’informations agricoles, instrument de diffusion du Comité national d’entente et d’action agricoles, dont le 1er numéro avait paru en 1934.
 

Dernier numéro de la Feuille d'informations agricoles, mai 1940.

La collection de La Feuille d'informations agricoles.

 

Une des premières initiatives du maréchal Pétain, qui prône le retour à la terre et aux traditions conformément aux idées de la « rue d’Athènes », est la dissolution des syndicats par la loi du 2 décembre 1940. Egalement appelée « Charte paysanne », cette loi instaure la Corporation nationale paysanne.

 "La terre, elle, ne ment pas", Imagerie du Maréchal, 1942. Ville de Paris, Bibliothèque Forney.
 

Le coup est dur pour la FNMCA dont le président, Henri Queuille, continue d’organiser secrètement des réunions au 129 boulevard Saint-Germain, sous couverture officielle d’une simple « amicale ». Il rejoint toutefois Londres d’où il organisera en 1943 le 28e Congrès national de la mutualité, de la coopération et du crédit agricoles à Alger récemment libérée.

Première page de l’exemplaire dactylographié des Actes du 28e Congrès national de la mutualité, de la coopération et du crédit agricoles à Alger en 1943. Ce congrès a été organisé à l’initiative du Président Henri Queuille. Archives CNMCCA.

 

A la Libération, la FNMCA donne naissance à trois fédérations : la Fédération nationale de la coopération agricole, la Fédération nationale de la mutualité agricole et la Fédération nationale du crédit Agricole. Une nouvelle organisation issue de la Résistance, la Confédération générale de l’agriculture (CGA) émerge également mais son existence sera de courte durée, faute d’unité avec les mouvements mutualistes et coopératifs dominants.

A partir de 1945, les Fédérations qui composent la FNMCA vont activement contribuer à reconstruire et à moderniser l’agriculture française. Le développement de l’agriculture est une priorité nationale. La Mutualité, la Coopération et le Crédit Agricole vont accompagner cette profonde mutation en accélérant leur développement sur l’ensemble des territoires

Eric. « Bons à 5 ans. Demain ! pour une France prospère aidez l’agriculture à poursuivre son effort d’équipement », Caisse nationale de Crédit agricole, 1953. Crédit agricole S.A., service des Archives historiques, fonds Crédit agricole.

 

Les congrès annuels de la FNMCA continuent de rythmer la vie des organisations agricoles de l’après-guerre. En 1952, le Congrès de Paris marque un tournant décisif : dans le but de recréer une unité du mouvement mutualiste et coopératif agricole, les statuts sont révisés pour donner naissance à la Fédération nationale de la mutualité, de la coopération et du crédit agricoles (FNMCCA).

En 1955, la Confédération nationale de la mutualité, de la coopération et du crédit agricoles (CNMCCA), telle que nous la connaissons encore aujourd’hui, voit le jour.
 

La CNMCCA est la première organisation professionnelle agricole française à s’être structurée au niveau national. Aujourd’hui, elle rassemble quatre acteurs majeurs du monde agricole, agro-alimentaire et rural :

  •     Groupama Assurances Mutuelles
  •     La Mutualité Sociale Agricole
  •     La Coopération Agricole (ex Coop de France)
  •     La Fédération nationale du Crédit Agricole


Grâce aux nombreuses archives historiques numérisées, la mémoire de cette organisation complexe qui a su s’adapter aux époques les plus mouvementées, perdure et nous éclaire sur son rôle actuel : la défense auprès des pouvoirs publics des intérêts des entreprises mutualistes, coopératives et de crédit agricoles françaises.