du 10 au 12 septembre 2020
Lausanne
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Colloque Gide 2020 : Coopération(s)

Université de Lausanne

Le XVIIIe colloque international de l’Association Charles Gide se tiendra à l’université de Lausanne les 10, 11 et 12 septembre 2020. Cette manifestation organisée par le centre Walras Pareto d’études interdisciplinaires de la pensée économique et politique (CWP) portera sur le thème « Coopération(s) ».

Coopérer, c’est-à-dire « faire quelque chose conjointement avec quelqu’un » : l’idée a été explorée avant le XIXe siècle pour penser, entre autres, le fonctionnement économique et politique des sociétés. Elle s’est cristallisée dans les années 1820 sur un ensemble de significations convergentes : dans le sillage de Robert Owen, elle a d’abord désigné en particulier une forme d’organisation de l’économie fondée sur des « coopératives » et adossée au projet d’une prise de décision partagée et d’une meilleure redistribution des richesses produites. Au cours de ces deux cents dernières années de nombreux auteurs – par exemple autour de l’avocat du « coopératisme » Charles Gide (Devillers, 1998) et de l’École de Nîmes – l’ont placée au cœur de leurs recherches. Elle a donné lieu à un nombre remarquable de mises en œuvre – de The Rochdale Society of Equitable Pioneers jusqu’à The Preston Model, pour s’en tenir au cas britannique.

La signification de la coopération, liée par exemple aux questions de réciprocité et d’échange, oscille entre des pôles distincts. Ce « Third sector » (Hilson et al., 2017) cultive ses spécificités vis-à-vis du libéralisme, du capitalisme, du socialisme – sans que les frontières soient clairement établies pour autant (sur les proximités entre capitalisme et coopération, voir en particulier Marx, 1867, I, 11). La coopération, voisine de l’associationnisme et du mutualisme sans se confondre avec eux, féconde les théories des communs (Ostrom 1990) ou encore les réflexions sur l’économie sociale et solidaire. Entre transactions individuelles et intervention publique, elle est aussi une forme de coordination entre les agents non seulement économiques mais aussi politiques et sociaux. 

Le mot et la notion ont évolué et charpentent certaines théories économiques actuelles. Ils peuvent être mobilisés en théorie des jeux pour rendre compte de l’existence de certaines formes d’organisation sociale (depuis Von Neuman et Morgenstern, 1944), par exemple pour éclairer les conditions de stabilité des d’institutions sociales fondées sur la logique des participants.

Il importe d’étudier au croisement des champs disciplinaires ses assises théoriques, ses variations de signification, les débats qu’elle a suscités dans le champ de la pensée économique et ailleurs, ses traductions concrètes dans le temps et dans l’espace (Desroche 1976). Quelques questions peuvent aider à orienter la réflexion.

  • Comment ont été théorisées et instaurées des institutions destinées à mettre en œuvre coopération et coordination en société ? 
  • Jusqu’à quel point l’histoire de la pensée éclaire-t-elle sur les raisons pour lesquelles individus et groupes coopèrent ?  
  • La coopération est-elle plutôt le fruit d’une volonté politique de transformation de la société ou, plus prosaïquement, une bonne méthode pour conduire au mieux ses affaires (Hilson 2018) ?

Inscriptions

L’inscription pour la conférence est ouverte. Voici les frais pour une
participation physique sur le site de Lausanne :

  • Frais de la conférence: 180 CHF
  • Dîner de gala: 50 CHF
  • Frais réduit pour les doctorant.e.s et étudiant.e.s (y.c. Dîner de gala): 60 CHF

Il est également possible de suivre la conférence en ligne.
L’inscription se déroule par le même formulaire. Merci d’utiliser le code d’invitation ‘Key_Gide2020’. Ce dernier réduira vos frais d’inscription à zéro.

Nous vous rappelons que la participation au colloque, à Lausanne ou en ligne, nécessite d’être membre à jour de cotisation de l’association Charles Gide.

  1. Vérifiez que vous êtes bien membre de l’association à jour de vos cotisations sur http://www.charlesgide.fr/membres
  2. Rendez-vous sur le site d’inscription pour vous inscrire.
  3. Pour celles et ceux qui présentent une communication, vous pourrez également par ce biais nous envoyer votre article jusqu’au 31 août 2020

Illustration :  boutique de "La Laborieuse" (société coopérative de production),  collection Daniel Chérouvrier.

 

La Laborieurse " Société coopérative civile et anonyme de consommation à personnel et apport social variables" est fondée à Troyes le 26 mai 1886 par des ouvriers membres de la Chambre syndicale de la métallurgie. En août 1886 elle compte 185 sociétaires. Le premier magasin est ouvert au centre-ville de Troyes. À l’origine on n’y trouve que peu de marchandises : « quelques billes de savon, un fût d’huile, un peu de café et une barrique de vin posée sur deux tréteaux ».

La coopérative se développe ensuite. En 1898, elle compte plus de 2000 membres. En 1907, elle joue un rôle central dans l’organisation à Troyes du 6e congrès national de la Bourse des coopératives socialistes. Elle ouvre les premières de ses 26 succursales : des magasins de répartition d’alimentation puis des magasins spécialisés (tissus, quincaillerie, chaussures, boulangerie, laboratoire de charcuterie).

En 1928, 7 000 familles adhérentes bénéficient de cette coopérative qui revendique une solidarité effective, une gestion démocratique et la liberté de conscience. « Un pour tous, tous pour un. »

En 1935 « La Laborieuse », qui connaît des difficultés malgré l’ouverture de ses nouveaux entrepôts sur Saint Julien des Villas, se transforme en coopérative régionale.

 

 

La Fondation Maison de Salins apporte son soutien à Anna Safronova, doctorante, Paris I - Panthéon Sorbonne, qui présente une communication à la session "Eduquer à la coopération".

Pour plus de renseignements : https://wp.unil.ch/gide20/